La nuit s’est finalement passée. J’ai réussi à m’endormir après le cauchemar et je me réveil dans les bras d’Austin. Je souris en voyant qu’on est en cuillère, l’un contre l’autre. Je me sens rassuré près de lui. Je devrais flipper d’être dans cette position. J’en connais un qui aurait profité mais pas lui. Je sais à qui j’ai affaire maintenant. Il est bien le premier qui sait tout de moi. Je glisse mes doigts dans les siens et fini par me retourner vers lui pour lui l’observer dormir. Je voudrais rester là dans ses bras tout le temps. Je voudrais oublier que je me suis pris la tête avec mes parents, enfin surtout ma mère. Elle n’accepte pas Austin, elle n’accepte pas que je sois gay, tant pis pour elle. Je me rends compte que je l’aime et que je vais avoir du mal à retourner chez moi. Je suis bien là avec lui. Je me rends compte que j’ai du bougé trop vite, je le vois se réveiller.

« Pardon, je ne voulais pas te réveiller. Tu avais l’air bien. »

Je lui souris. Je n’aurais jamais pensé que je trouverais un type comme lui. Je me fiche qu’il soit plus âgé, je me fiche qu’on n’a pas grand-chose en commun. Je l’aime et personne ne pourra m’enlever ce sentiment. Je ne me suis jamais senti aussi bien depuis très longtemps et c’est en parti grâce à lui. Je ne veux pas tout gâcher, je voudrais en rajouter. Je voudrais qu’on fasse ce qu’on était sensé faire cette nuit, mais je ne sais pas si il est partant, surtout de si bon matin alors on verra bien, en attendant je me permet de venir l’embrasser tendrement.

Je n’arrive pas à croire qu’il soit là prêt de moi et qu’il me sourit. Je ne me suis jamais senti aussi bien. Je voudrais que le temps s’arrête à ce moment précis pour garder cette image de lui, pour me rassurer et me dire que si, il est bien avec moi et il est bien là. Je voudrais que tout soit aussi simple qu’en ce moment. J’ai fini par le réveillé sans vraiment le vouloir et je ne peux pas m’empêcher d’aller l’embrasser. Je me rends compte de la chance que j’ai d’avoir un type comme lui à mes côtés. Je lui fais un sourire et commence à le caresser, espérant qu’il ne me dira pas non et qu’il en a autant envie que moi. Il ne m’en empêcher pas en tout cas et je suis rassuré. On n’a pas eu de chance les fois où on a voulu essayer, y avait toujours un problème, peut-être qu’aujourd’hui c’est enfin la bonne. Je le caresse et me pose à califourchon sur lui profitant de la vue que j’ai sur son torse. Je ne suis pas aussi tactile d’habitude, mais il y a quelque chose de différent depuis que je le connais. Je fini par glisser mes doigts sur son corps et sur son entrejambe. Je me pince la lèvre espérant qu’il n’est pas trop frileux. Je l’aime et j’ai envie de lui prouver. On doit vraiment être maudit parce que c’est pile quand j’allais lui faire une petite gâterie qu’une alarme se met à retentir dans son immeuble. Je lève les yeux au ciel :

« Sérieusement ? C’est une vraie alarme ou c’est juste un exercice ? … »

Je devrais m’inquiéter plus que ça, mais ça ne sent pas spécialement la fumée et je n’entends pas de bruits de gens qui se précipitent. C’est peut-être quelqu’un qui l’a déclenché par mégarde et ça serait bien embêtant, surtout vu ce qu’on allait faire. Je ne devrais même pas poser la question j’ai trop bonne conscience pour ne pas suivre des consignes de sécurités. Je me maudis intérieurement et sort du lit. On ne sait jamais après tout. J’enfile quand même rapidement mes vêtements d’hier histoire de ne pas sortir en petite tenue. Je n’ai pas envie que qui se soit se rendre compte qu’ils ont interrompus quelque chose et ça me fait bizarre de me dire qu’on va nous voir tous les deux. Je n’ai pas tellement l’habitude. Je l’attends, il sait mieux que moi où il faut aller.

Je soupire. C’est à croire qu’on est maudit tous les deux. On est à chaque fois interrompu. Je voudrais juste qu’on y arrive enfin, mais ce n’est visiblement pas aujourd’hui que ça arrivera. C’est moi qui dois être maudit. Je me lève malgré tout entendant l’alarme qui ne s’éteint pas. Un incendie, super. Il ne manquait plus que ça, ça ne doit pas être proche de nous, je ne sens pas l’odeur de fumée, c’est peut-être juste une prévention.

« Oui il semblerait que ça soit toujours partie remise … »
 
Je suis un peu agacé, parce que j’avais envie de lui. J’avais envie de son corps et ce depuis pas mal de temps déjà. Je n’ai pas eu de relations sexuelles depuis un sacré bout de temps alors je commence à croire que je n’y ai plus du tout le droit. J’ai enfilé rapidement un sweat et un jogging que j’avais en venant chez lui et je suis sorti avec lui. On a suivi les voisins jusqu’en bas. Il semblerait qu’il y ait bien le feu dans un autre immeuble à côté. C’est déjà ça, ce n’est pas son immeuble. Il ne risque pas de perdre son logement. Je glisse ma main dans la sienne quand je le sens se rapprocher de moi. Je suis légèrement tendu à l’idée qu’on puisse nous voir tous les deux, mais tout le monde est trop occupé ailleurs.

« Tu ne veux pas qu’on retourner cher moi ou qu’on trouve un hôtel ? »

Je lui demande parce que je n’ai pas envie que cette maudite soirée se finisse comme ça. Je m’en veux d’avoir fait cette fichue crise d’angoisse. Je m’en veux d’être toujours aussi peu doué. Je resserre un peu ma main dans la sienne. Il n’a pas vraiment eu de chance de tomber sur moi.  

Si je suis sûr de moi ? Non je ne l’ai jamais été. Je n’ai même pas envie de rentrer chez moi. Je veux juste qu’on soit tous les deux, sans qu’on nous mette des bâtons dans les roues, sans qu’on nous regarde de travers ou qu’on nous juge.

« Non Je n’ai pas envie de rentrer. Je voudrais juste qu’on soit enfin seul tous les deux sans qu’on soit dérangé. »

Je sais qu’il comprendra ça. Je le sais parce qu’il comprend toujours tout. Je lui fais un sourire et glisse ma main dans la sienne. Evidement que si, je veux autre chose, je voudrais que ça soit romantique. Je voudrais tellement de chose que je n’ai jamais eues. Je ne sais pas comment on va réussir tous les deux, mais j’ai confiance en lui et évidement que je veux du romantique.

« Si bien sûr. Tu as raison. Je suis désolé. Je voulais juste que tout se passe bien. Je voudrais que tout ça ne soit pas arrivé. »

Je pense évidement à mes parents, à ma mère qui n’a fait qu’empirer les choses et à ma crise d’angoisse, cette fichue crise. Je ne sais pas comment je vais m’en sortir, ni comment j’arriverai à passer ce cap, mais je veux y arriver, parce que je l’aime et ça me fait bizarre de me l’avouer à moi-même. Je souris à sa remarque. Il est vraiment adorable. Je l’embrasserai bien mais il y a du monde autour de nous. J’aurai bien envie qu’on soit dans un coin tranquille, dans ma voiture, par exemple, mais j’imagine que ça ne lui suffira pas non plus.

« Merci Austin, j’admire ton calme et ta gentillesse, ça me change. »

Je lui fais un sourire. Il sait par quoi je suis passé. Il sait que ça a été très compliqué pour moi de me remettre avec quelqu’un après ce qui m’est arrivé et je le remercie d’être aussi gentil avec moi.

« On fait quoi alors ? On attend ou on va déjeuner ? Je commence à avoir un peu faim. »

Je sais que je m'excuse bien trop souvent. J'ai souvent eu l'habitude de le faire avant, mon ex petit ami me reprochait toujours tout avant de me cogner. J'ai appris à me taire et à demander pardon pour des choses dont je n'étais pas forcément responsable. Je ne sais pas ce qu'Austin fait avec moi. Il est bien trop gentil et je suis bien trop idiot. On est ensemble depuis peu et j'ai parfois du mal à oublier Jack. Austin à un comportement très différent alors je ne sais plus tellement comment agir.

"Je suis désolé, j'ai eu l'habitude de m'excuser pour rien avec ..."

Je ne dis pas son nom, c'est encore dur de le dire, encore dur de penser à lui. Je l'ai tué. Je ne pensais pas être capable de ça. C'était un accident, rien qu'un accident, mais je l'ai tué quand même et je m'en veux. Je n'arrive plus vraiment à dire son nom sans penser à ce que j'ai fais. Je souris à sa remarque et j'acquiesce.

"Je te suis. J'ai faim."

C'est tellement rare que j'ai un peu d'appétit qu'il vaut mieux profiter de ce moment et puis si Austin me dit qu'ils font de bons petit déjeuner, je suis près à le croire. Je fini par lui dire:

"Je t'aime Austin."

Je glisse ma main dans la sienne, sans savoir vraiment pourquoi je lui dis ça maintenant. J'avais juste envie de lui faire par de mon amour. Je ne suis pas sur qu'à un autre moment je lui aurais dit alors j'en profite.