| | | Il est tard ou tôt, en fait je n’en sais trop rien. J’ai passé la soirée et la nuit entière sur mon prochain spectacle. Le premier vient d’être lancé ici à Montréal. Ce n’était pas tellement prévu qu’on déménage, il fallait qu’on se fasse oublier à Vancouver. Il y avait trop de risque qu’on y reste, tout ça à cause des Perkins. J’en ai voulu à Tony. Je ne sais pas pourquoi au fond, mais je lui en ai voulu. Je ne voulais pas partir. Il m’a convaincu. Je suis ravi qu’Ariadne nous ai suivi. Ravi d’avoir pu racheter un petit théâtre et d’avoir pu lancer « The Rocky Horror Pictures Show » et je m’éclate tous les soirs à jouer Riff Raff. La perruque blonde me donne une drôle d’allure. Elle trône sur mon bureau. Je suis encore maquillé, je n’ai pas pris le temps de me démaquiller. Je passe mes journées ici, mes nuits parfois. Ariadne viens me rejoindre parfois, mais j’imagine qu’elle aimerait mieux que je rentre dormir avec elle. J’ai pas mal de travail et c’est pour ça que je reste. Je me suis d’ailleurs endormi sur mon bureau, un verre d’eau sur le bord de la table. Je suis sobre depuis quelques semaines seulement. Ce n’est pas tellement simple de résister à la tentation, mais j’essaie. J’essaie vraiment, quand j’ai envie d’un verre je compense en fumant, c’est un peu idiot mais ça me détend. Je me réveil en entendant quelque chose tomber dans une des étagères. Je relève la tête d’un air endormi avant de dire : « Hein quoi, c’est pourquoi ? »« Monsieur Wyatt, vous êtes toujours-là ? Je ne voulais pas vous déranger. » « Howard … vous êtes là tôt. »« Il est neuf heures monsieur. » « Quoi ? »Je me lève d’un bon, sérieux ? Neuf-heure du matin ? Non ce n’est pas possible, je n’ai pas dormi tout ce temps ici ? Je regarde mon téléphone, j’ai des appels manqués de Tony que je devais voir ce matin. Je soupire avant de me frotter le visage. Et merde. J’ai encore raté notre rendez-vous. J’ai peut-être encore le temps de prendre le petit déjeuner avec lui. Je dois faire des efforts pour passer plus de temps avec lui et ces rendez-vous son devenus une habitude. Je me frotte les yeux et prends mes affaires en quatrième vitesse. Howard me regarde de haut en bas mais je ne m’en formalise pas. Je lui souhaite une bonne journée et lui dis de bien fermer le théâtre quand il aura fini de nettoyer. Il continue de me dévisager et je sors. La rue est bondée. C’est un peu l’heure de pointe. L’air frais me fais du bien. J’envoie un message à Tony et lui dis que j’arrive. Je ne fais pas attention aux regards qu’on me lance, qu’est-ce qu’ils ont tous à me dévisager ? Je fini par courir et par arriver au bar de mon frère et je comprends en voyant mon reflet dans la vitre pourquoi tout le monde me dévisage. J’ai encore mon costume de rif raf, celle du final, l’espèce de robe dorée et les collants noirs. Ce n’est pas vrai. Je rentre rapidement dans le bar et enlève d’abord la perruque et je vais fouiller dans le bureau de Tony. J’espère qu’il a laissé des fringues, je n’ai pas l’intention de me balader encore déguisé. Je n’ai pas envie qu’on me prenne pour un drag queen. J’espère qu’il n’y avait pas de photographe. Tony est dans son bureau et j’en profite pour directement lui demander : « Salut, pardon pour le retard. Tu n’aurais pas des veilles fringues oubliée par tes clients ? Et ne pose pas de questions s’il te plaît. Je n’ai juste pas vu l’heure. » J’ai la marque de l’encre de mon stylo qui a déteint sur la joue et vu la dégaigne que j’ai il pourrait croire que j’ai replongé et que j’ai bu alors je préfère lui dire :
« et non, je n’ai rien bu. »- Spoiler:
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Il n’est pas du genre inquiet. Angoissé sur un tas de trucs, mais il se contient assez bien au sujet de la part des gens. Évidemment, avec son père qui disparaît du jour au lendemain à tout bout de champs, il laisse généralement une latitude avant de s'inquiéter. Et son père sait quand ils doit donner signe de vie. Généralement, ça va. Il y a pourtant une exception. Ulysse. Non, il n'arrive pas à se faire à l'idée. Les retard, c'est normal. Qu'il ne réponde pas au textos… ouais, ça peut arriver… ne pas répondre aux appels, c'est contrariant. Pire que contrariant, c'est qu'il se tape des scénarios tellement rapidement quand ça concerne son petit frère... il ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter. Et s'il lui était arrivé quelque chose ? Et s'il, avait fait le con ? Tony manque de sommeil, c'est évident. Comme Ulysse, il passe presque tout son temps à remonter le Seal the Deal. Mais cette fois, il sait ce qu'il fait. Et bizarrement, il est moins seul à Montréal qu'à Vancouver. Sans doute parce que personne à Montréal n’a jamais espéré qu'il reste. Et pourtant, c'est le cas maintenant. C'est à Vancouver qu'il voulait rester, mais maintenant, c'est plus prudent à Montréal. De toute évidence, on a pas tout ce qu'on veut dans le vie, mais Tony estimait que c'était pas plus mal. Il en est à se demander s'il ne va pas aller le chercher… et puis ça le rassurait de le trouver rapidement. Peu importe l'état… vivant de préférence. AH ENFIN ! Enfin un message d'Ulysse qui dit qu'il s'en vient. Il était temps. Tony doit avouer qu'il est un peu contrarié. Qu'est ce qu'il foutait ? Il attends, impatient de le voir arriver. Il ne sait pas s’il est soulagé qu'il arrive ou furieux qu’il soit en retard. Sans doute un peu des deux. Et pourtant, les retards ne l’énervent pas, habituellement. Ce qui le contrarie le plus mais qui l'amuse beaucoup également, c'est de le voir arriver. Il a encore son costume de la veille. Sérieux ? Ok, avec le maquillage passablement passé, celui de la veille assurément, et le costume à large épaulettes, il a dû donner tout un show à ceux qui l'ont croisé dans la rue. C'est marrant, mais c'est contrariant. Il a fait quoi après le show hein ? Pardon pour le retard ? Des vieille fringues oubliés par les clients ? Pas vu l'heure ? NE POSE PAS DE QUESTIONS ?!!?!? Oui, Tony semble contrarié, pas mal à vrai dire, si ce n’est pas un peu furieux, mais il se contient, mais ça paraît un peu. Ulysse se défend pourtant avoir bu. Ouais, effectivement, Tony le redoutait pas mal, mais à bien y regarder, Ulysse a l’air fatigué, mais pas du lendemain de veille. Après une ou deux secondes d'observation, presque un examen, l'air de Tony se radoucit. Après tout, lui-même n'est pas aussi blanc qu'il le prétend, mais lui il s'est réveillé pour ce déjeuner. Ça risque de virer en brunch. De toute manière, le Cora est ouvert Jusqu'à 14h. - Je sais. Oui, il le croit. Il connaît l’air Ulysse enivre, et même en lendemain d'ivresse et il ne l'est pas. Il est possible que des clients oublient des jackets, des vestes et ce genre de vêtements, mais pas un jeans. Il le détaille une seconde et finit par sourire. Je peux poser une seule question ? Comment t'as fait pour ne pas remarquer les épaulettes ? Parce que c'est pas comme si c'était discret ! Tony ricane, amusé, toute trace de contrariété disparue. Tu devrais passer à la salle de bain des filles, parce que le miroir est plus grand et tu peux verrouiller la porte. Je vais voir ce que je peux faire pour les vêtements.Contrairement au Seal de Vancouver, celui de Montréal était déjà un bar et faisait un peu de bouffe en journée. C'était pratique sur l'heure du dîner… celui de midi on s'entend. Il ouvrait donc à 10h tous les jours. Comme c'était une reprise, le staff était déjà bien rodé. Il n'avait pas eu à se charger de ça. Seulement la mise à jour des horaire de soir et de nuit. Ils semblaient tous motivés.
par Leeyarom
| | | | | Je vois bien qu’il a envie de se marrer, du moins c’est ce que je me dis, peut-être qu’au fond il trouve ça inquiétant que je me balade dans mon costume de la veille, mais je l’ai mis au jus. Je ne veux pas qu’il me pose de questions. Je ne suis pas prêt à ça. J’ai trop dormi. Je passe plus de temps au théâtre qu’avec Ariadne et je pense qu’elle commence à se lasser de ne pas me voir. Je soupire quand il me demande s’il peut me poser une question et lui dit :
« De toute manière tu la poseras quand même alors vas-y. »
Je regarde les épaulettes, c’est vrai que j’aurais pu y faire attention, mais j’étais pressé et je ne voulais pas être plus en retard. Il devrait être heureux d’un côté, parce que c’est pour lui si je les ai gardés et si je n’ai pas pris le temps de me changer. Je ne me suis d’ailleurs même pas aperçu. Je me pince la lèvre cherchant quoi lui répondre avant de finir par lui dire :
« Honnêtement je ne sais pas. Je me suis endormi sur mon bureau et quand j’ai vu Howard arrivé j’ai compris que j’étais en retard pour notre petit déjeuner, je n’ai pas cherché à comprendre, je suis venu directement. J’aurais dû me douter qu’il y avait une raison à ce que les gens me dévisagent, mais tu sais bien que je me suis toujours fichu de ce qu’on pouvait bien penser de moi. »
Je hausse les épaules, ce n’est pas très grave de toute manière, au moins je ne suis pas totalement nu, et puis je peux toujours dire qu’il y a un comic on ou quelque chose dans ce genre-là, c’est courant désormais de voir des gens déguisés quand il y a des évènements spéciaux sur des jeux vidéo ou sur des séries.
« J’ai toujours préféré les salles de bains de filles. Je trouve ça injuste qu’on ai moins de place Ce n’est pas parce qu’on est des mecs qu’on doit être des hommes de cro-magnon. »
Il connait mon point de vu là-dessus et il sait que je suis toujours apprêté pour sortir. Ce n’est plus un secret, même si je sors aujourd’hui avec une fille ces dernières années je suis beaucoup sorti avec des hommes et j’ai un côté féminin qui ressort de temps en temps.
« Mais merci, ça te ferait une drôle de pub si les gens débarquaient et me voyaient ici comme ça, j’imagine que tu n’as pas envie qu’ils pensent que tu as une drag queen pour frère, je vais enlever tout ça et je meurs de faim ça serait cool si tu pouvais nous préparer quelque chose à manger. »
Je sais que ce n’est pas lui qui le préparera mais c’est l’avantage qu’il n’y avait pas à Vancouver, son bar est ouvert plutôt est ce n’est pas plus mal, j’ai l’impression que lui aussi il se tue à la tâche et j’espère que ce n’est pas pour les raisons que je crois avant de disparaitre dans la salle de bain je lui demande :
« Tu as des nouvelles de Joan ? »
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Évidemment qu’il posera la question quand même. C’est pas comme si c’était vraiment indiscret ou si ça pouvait le contrarier. Et puis, c’est vrai, non ? Comment il n’a pas remarqué les épaulettes ? C’est immensément large ce truc. Peut-être qu’il le porte tellement souvent qu’il ne s’en rend plus compte. Comme dans tout, Tony suppose que Ulysse s’est habitué à porter ces larges épaulettes. Comme lui sa guitare. Pendant les tournées, il en oubliait presque qu’il l’avait sur le dos, tellement la portait tout les soirs, toutes les nuits, constamment. Sa guitare, il jouait dessus tout le temps. Plusieurs heures par jour. Il comprend. Il est bien placé pour comprendre. Depuis l’an dernier, Tony a tendance à trop s’inquiéter au sujet d’Ulysse. Depuis qu’ils se sont… réconcilié… depuis qu’il sait qu’il est malade lui aussi. Depuis l’accident. Rien pour calmer sa tendance au trop. Et ce déménagement, ça le rassure autant que ça le terrifie. Il se contrôle. Il se raisonne, mais c'est difficile. Il serait construit une sorte de base stable à Vancouver et… eh bien c'est à recommencer. Et pourtant, s'il reste concentré, il semble être à des lieux du type angoissé. Et pourtant... - C'est pas grave.Non, maintenant qu'il est là, c'est pas grave. Autant qu'il peut angoisser et s'imaginer les pires histoires, une fois qu'il connaît le fond, pour lui, c'est réglé. Jusqu'au prochain retard. Jusqu'à la prochaine fois où il aura une occasion d’angoisser. S'il devait arriver quelque chose à Ulysse… - Il est rare que les salles de bain des hommes soient occupés en même temps par une dizaine de filles qui font une retouche maquillage. Il n’est pas certain que son frère se fiche vraiment de ce qu'on pense de lui. La Preuve, il s'inquiète que son frère puisse devoir assumé que son frère pourrait être une drag queen. Et pourtant, depuis le temps, Luly devrait savoir que c'est le genre de choix de vie que Tony accepte sans hésitation. Contrairement à leur père, certes, mais Tony, malgré beaucoup de ressemblance, Tony n’est pas Pat. - Ça ferait surtout drôle pour les gens de savoir que le p’tit Wyatt de La Voix est une drag queen. Je crois pas que ça changerait quelque chose en ce qui me concerne, assure-t-il. Oui, bien sûr, manger. Des nouvelles de Joan ? Oui… Il ne semble pas vouloir s’étendre sur le sujet. Après tout, elle devait rester encore un temps à Vancouver pour régler un tas de trucs avec Red Corner. Et il n'avait pas tenu sa promesse. Il lui avait dit qu'il ne partirait plus… et pourtant… - Joan ? Oh, oui, tous les jours...Et tandis que Ulysse se change, Tony fait préparer le déjeuner… qui sera plus un dîner, vu l'heure, surtout que bon, ce n’est pas non plus un endroit pour déjeuner mais plutôt pour le midi et l'apéro de l'après-midi. Étonnamment, la bouffe était assez santé, mais dès l'ouverture, certains cocktails étaient disponible, généralement pour satisfaire les touristes, mais pour certaines petites festivités du midi des travailleurs du coin. L'ancien proprio était une sorte de faux vegan à tendance écologiste qui avait cherché à attirer les jeunes de l'université après les cours. L'idée avait plut à Tony, d'autant plus qu'il avait pu conserver tous les employés.
par Leeyarom
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